EN CAMION
Cela ne fait pas huit jours ! Normal nous n’avons pas fait ce qui était prévu.
Mardi nous quittons El Rosario, pas aussi tôt que nous l’aurions souhaité. Nous attaquons la partie la plus difficile de la Baja California. Ingrid et Murray nous avaient prévenus, cela monte sans fin. Enfin plus exactement cela monte très raide pour descendre super raide sans arrêt, dur très dur! En plus la route passe par tous les sommets du coin, elle ne contourne jamais pour éviter la grimpette.
Les 100km sont encore dans les jambes mais heureusement Arwen pédale fort quand elle voit que son père n’en peut plus.
Nous pédalons toute la journée pour faire 50km alors que nous souhaitions en faire 65. Nous nous arrêtons près d’un rancho (resto pour routiers). Pour la première fois, les enfants sont cuits en arrivant et demandent à aller au lit quasiment sans manger !
Nous dormons dans une vieille remorque de camion pour éviter le vent.
Mercredi, la journée de la veille est encore bien présente dans les organismes. Nous espérons que le relief nous soit plus favorable. C’est le cas, malheureusement le vent est de la partie et transforme cette journée en enfer pour cyclistes.
Les rafales manquent régulièrement de nous faire tomber, Annick est arrêtée net par le souffle d’un bus qui nous croise et met pied à terre : c’est dire si nous avançons vite. Nous roulons avec les rapports que nous utilisons habituellement en montée sauf que cela ne descend jamais…De plus on ne s’entend pas, à midi nous mangeons du sable car nous ne trouvons aucun endroit non exposé. Nous savons que nous n’atteindrons pas Catavina ce soir comme voulu, il faut donc rationner l’eau.
Un routier nous arrête pour nous demander où nous allons et nous explique alors que le vent ici n’est rien en comparaison de celui qui souffle après Catavina et ce pendant au moins 100km. Un camion a même été renversé ce matin, il nous dit aussi que c’est dangereux et nous propose de nous amener plus loin.
Avec Annick, nous discutions déjà pendant la journée en nous disant que nous ne tiendrons pas des jours et des jours comme cela, nous ne voulons pas non plus dégouter les enfants. Nous acceptons la proposition et nous montons donc dans le truck de Cuathémoc.
Nous découvrons la route que nous aurions du prendre, les paysages des déserts sont variés mais après Catavina ça souffle très très fort, au point que les camions, ces rois de la route, ralentissent. Notre chauffeur nous explique son métier : il passe sa vie dans son camion à faire des allers retours sur la même route toute l’année. Il roule le plus qu’il peut et ne dort que quand il ne tient plus, ici il n ‘y a aucune législation sur la durée du temps de conduite.
La route n’est vraiment pas large, à peine quelques centimètres de chaque coté lorsque deux camions se croisent ou se doublent. Autant dire que nous serrons les fesses plus d’une fois et sommes bien contents d’arriver à Vizcaino à 23h ou Cuathémoc doit recharger le lendemain matin. Il va dormir chez lui et nous laisse sa cabine de camion pour passer la nuit.
Notre programme change donc un peu, nous venons de zapper 300km, la prochaine étape est donc San Ignacio au milieu du désert.
PS: ci-après un type de cactus qui ne pousse qu'ici.