RECHUTES
Il pleut encore quand nous quittons la maison d’Odete, ce jeudi 4 octobre. Nous serions bien restés plus longtemps mais nous avons un avion à prendre à Buenos Aires et ce n’est pas tout près (1400km au minimum) et nous souhaitons y être le 24 pour pouvoir un peu visiter.
Nous passons devant ce qui nous semble être la douane brésilienne et demandons à un agent de police où nous devons nous rendre pour les passeports ; « plus loin » nous dit-il. Bizarre mais puisqu’il le dit nous continuons et franchissons le pont au dessus de l’Iguazu et arrivons à la douane… argentine ! Encore une fois le passage de frontière est on ne peut plus folklorique. Nous refaisons les 3km en sens inverse et faisons tamponner nos passeports de sortie du Brésil alors que nous avons déjà l’entrée en Argentine !
Le lendemain, le temps repasse au chaud lorsque nous arrivons aux portes du parc coté argentin où nous retrouvons Fabien.
Il a tellement plu ces derniers temps qu’une partie de la ballade n’est pas accessible (nous ferons donc sans). En ce qui nous concerne, nous trouvons les chutes d’Iguazu plus jolies de ce côté.
Oiseau qui vit trempé dans les chutes.
Un peu de géographie : l’Iguazu est la frontière naturelle entre le Brésil et l’Argentine. Le Parana quant à lui est la frontière entre le Paraguay et l’Argentine mais aussi entre le Paraguay et le Brésil. L’Iguazu est un affluent du Parana qui se jette dans l’atlantique à Buenos Aires. Donc au confluent il y a trois frontière (si ce n’est pas clair ; prenez une carte !).
Plus de 200 cataractes composent ce qui s’appelle les Chutes d’Iguazu. Odete nous dit qu’elle a déjà vu ce lieu avec presque plus d’eau et donc presque plus de chutes. Difficile à imaginer quand on voit le débit qui passe ici. La puissance des cataractes est extraordinaire, surtout celle de la Gorge du Diable, le bruit est assourdissant et des nuages de brume retombent en permanence sur les visiteurs. Le Routard écrit que le Niagara et le Zambèze sont un niveau en dessous. Pour le Niagara je confirme, pour le Zambèze il faudra aller voir…
Ce que l’on ne sait pas par contre en général (merci Wikipedia), c’est que des chutes plus impressionnantes encore, situées sur le Parana, ont été submergées par le lac artificiel du barrage d’Itaipu (voir le lien suivant link) et dynamitées pour faciliter la navigation. Une merveille de plus qui a été sacrifiée sur l’autel du confort et du modernisme…
Nous passons une journée complète de ce coté ; les balades sont bien organisées : des passerelles permettent de passer aux pieds et au-dessus des cataractes. Malheureusement il y a un monde…
Mais il y a plein de papillons qui se posent sur nous en permanence.
C’est après une dernière promenade, que nous quittons Alex et Mélo, qui remontent vers Rio. Ils nous laissent un grand vide : nous étions habitués à rouler et à partager à sept. Est-ce parce qu’ils ne sont plus là, ou est-ce dû à la route, mais les montes et baisse de Pueto Iguazu à San Ignacio (260km) nous paraissent plus abruptes que du coté paraguayen.
De ce coté-ci du Parana ce ne sont que forêts de pins et scierie. Un peu comme les Vosges mais en beaucoup plus chaud !
En fait, nous pédalons à 5km/h et quand ce n’est pas le cas nous descendons entre 50 et 80km/h. Le plat ici ils ne connaissent pas, donc l’effort ressemble à la montagne mais avec la chaleur en plus (il fait 25°C à 5h du matin) et avec les changements de paysages en moins.
Tout ceci n’est rien tant qu’il y a des bas-côtés. A partir du 8/10, la route est étroite et là tout change : le conducteur argentin est le pire de tous ceux que nous avons rencontrés (et oui pire que le Bolivien !). Non content de klaxonner, de nous agresser et de prendre un malin plaisir à nous frôler pour ne surtout pas ralentir, il se rabat sur nous en nous doublant pour nous sortir de la route.
Annick ira d’elle-même plusieurs fois dans l’herbe pour laisser passer le danger. Quant à moi je tiens ma place habituelle et prends sur moi en disant bonjour à ceux qui m’insultent (une vrai thérapie !) jusqu’à ce qu’un bus m’arrache une sacoche et me pousse hors de la route. Il se rend compte de ce qu’il vient de faire et s’arrête. Pour moi s’en est trop et je me rue vers lui pour lui expliquer ma façon de penser. Celui-ci prend peur et repart, je m’accroche et tape comme un dingue sur tout ce que je peux et finis par me ramasser sur le côté. Il n’y aura pas d’explications puisqu’il s’enfuit.
Cependant quelques instants plus tard une voiture de Police arrive. Nous pensions pouvoir communiquer le numéro de la plaque pour donner une suite à ceci, et bien que nenni,.., nous nous faisons sermonner car il serait interdit en Argentine de rouler à moins de 60km/h sur les nationales ! Nous sommes dégoutés, ces policiers là cautionnent…
Ils ont gagné nous faisons les 6km restant en allant systématiquement dans l’herbe dès qu’un gros véhicule arrive ; nous ne voulons pas mourir en Argentine.
Mardi 9, nous visitons la mission de San Ignacio.
Les bâtiments sont moins imposants et moins raffinés que dans celles du Paraguay. Mais le site est bien conservé et les explications sont plus nombreuses.
Nous passons la journée suivante sous la pluie à essayer de trouver une solution pour quitter ce coin de l’Argentine autrement que par la route 12.
PS: De nouveaux albums sont disponibles: Brésil, Paraguay, El Salvador, Nicaragua, Costa Rica.